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Que valent les diplômes suisses à l'étranger?

Marché de l'emploi -
25 octobre 2011


Que valent les diplômes suisses à l'étranger?
Vous êtes titulaire d'un diplôme suisse et souhaitez travailler à l'étranger. Comment s'y prendre ? Frédéric Berthoud, coordinateur suisse pour la reconnaissance des diplômes, aide à y voir plus clair. En premier lieu, il tient à préciser que les expatriations visant à exercer une activité professionnelle - ndr. Il est ici question de cette catégorie - ne font pas du tout l'objet de la même procédure que celles destinées à poursuivre ses études.
"La première étape consiste à se renseigner sur la réglementation de la profession. En d'autres termes, il faut savoir si un diplôme est requis ou non pour la pratiquer. Si oui, l'autorité compétente du pays d'accueil sera en mesure de fournir les informations nécessaires", indique Frédéric Berthoud. A noter que le site de l'OFFT contient la liste des points de contact concernant les états membres de l'UE/AELE. Attention à prendre en compte également l'élément suivant : "La procédure à suivre" est relativement longue - 2 à 3 mois -. Concernant les professions réglementées, des accords garantissant la reconnaissance des diplômes existent avec l'Union Européenne. Il faut néanmoins s'attendre à devoir passer des examens complémentaires ou un stage en cas de différence importante dans les formations. Frédéric Berthoud  pense notamment aux métiers faisant appel à la législation étatique, entre autres dans les professions liées à la finance ou à l'immobilier.
"En Suisse, il y a une forte réglementation en matière d'électricité, traduite par des normes d'installation spécifiques. La formation supplémentaire demandée n'est donc pas forcément liée à la qualité attribuée au diplôme. Il arrive qu'elle soit simplement due aux particularités du système national", déclare le coordinateur. 
Toujours par rapport à l'Union Européenne, la reconnaissance est en revanche automatique pour sept professions : médecins, dentistes, pharmaciens, vétérinaires, sages-femmes, architectes et infirmiers en soins généraux. Compte tenu de l'élargissement de l'UE, cette démarche ne va pas être appliquée à d'autres corps de métiers car il serait "trop difficile de trouver un consensus", commente le coordinateur suisse.
D'autres nations, telles les Etats-Unis, une destination professionnelle très prisée des Helvètes, n'ont rien signé avec notre pays en matière de reconnaissance professionnelle des diplômes. "La situation des Suisses désirant y travailler s'avère beaucoup plus compliquée, surtout s'ils débarquent sur place sans contact préalable avec une entreprise locale", concède Frédéric Berthoud. Il est cependant impossible pour lui d'évaluer le taux de réussite de ses concitoyens partis tenter leur chance Outre-atlantique en raison du peu de retours obtenus. "Souvent, les personnes sollicitant une attestation avant de se rendre aux Etats-Unis ou au Canada - ndr. Ce document produit sur demande par l'OFFT résume le niveau de formation de l'individu - ne nous donnent pas de feedback", déplore-t-il.
Plusieurs organisations privées sont spécialisées dans l'évaluation des qualifications des travailleurs étrangers. Sans connaître leur crédibilité, citons par exemple, pour le pays de l'Oncle Sam, WES (World Education Services) et Josef Silny and Associates, Inc., alors que le CMEC (Centre d'information canadien sur les diplômes internationaux) officie au Canada.
Dans les cas de figure où la profession n'est pas réglementée dans le pays d'accueil, il est généralement possible de travailler directement avec le diplôme suisse. Les chances de trouver un emploi dépendent alors principalement des besoins du marché.
En vertu de la bonne position de ses représentants lors de nombreux concours professionnels, le passeport à croix blanche augmente-t-il les opportunités dans un contexte de concurrence internationale ? Frédéric Berthoud  pense que ce paramètre peut éventuellement jouer en rôle au sein des grandes entreprises multinationales susceptibles de connaître de tels résultats mais plus difficilement dans une petite société locale. "Si le marché du travail est saturé, postuler avec un titre suisse à l'étranger peut même se révéler être un obstacle car la convenance est susceptible de pousser les entrepreneurs à engager des collaborateurs locaux, ne serait-ce que parce qu'ils savent à quoi s'attendre avec eux", ajoute-il.
LP
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