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De l'espoir pour les jeunes à la recherche d'un emploi

Gestion de carrière -
20 août 2010


De l'espoir pour les jeunes à la recherche d'un emploi
Le nombre toujours plus élevé de qualifications requises, la mondialisation des marchés, les transformations socio-professionnelles occasionnées par le monde numérique sont autant d'arguments utilisés pour expliquer le phénomène suivant : la recherche d'un travail s'apparente aujourd'hui de plus en plus à un véritable parcours du combattant. Responsable de la Fondation Speranza pour la Suisse romande, Jean-Richard Bory explique comment celle-ci oeuvre notamment pour aider les jeunes demandeurs d'emploi dans leur quête.
 
JobticMag : Quand la Fondation Speranza a-t-elle été créée ?
Jean-Richard Bory : La Fondation a été créée en mai 2008. A noter que l'association "Speranza 2000" a été fondée quelques années auparavant.

JobticMag : Sur l'initiative de qui ?
Jean-Richard Bory : Monsieur le Conseiller national Otto Ineichen, qui a fait débuter l'association dans les locaux de son entreprise à Sursee, dans le canton de Lucerne.

JobticMag : A qui s'adresse-t-elle ?
Jean-Richard Bory : La recherche de places d'apprentissage en faveur des jeunes et par des réseaux d'entrepreneurs fut la force des premières heures de l'association. Aujourd'hui, la fondation s'adresse autant aux jeunes qu'aux personnes de tous âges ayant des difficultés d'insertion professionnelle. Par exemple, nous allons prochainement participer à un programme en faveur des personnes de plus de 50 ans dans le canton de Fribourg.

JobticMag : Comment évolue la situation des jeunes en fin de scolarité du point de vue de leurs perspectives professionnelles ? Est-elle toujours plus difficile ?
Jean-Richard Bory : Oui. Notre société se complexifie, demandant de plus en plus de connaissances et la maîtrise de plusieurs langues pour travailler sur des marchés mondialisés. Les connaissances de nos écoliers ne suffisent donc plus.
D'autre part, une immigration de niveau culturel élevé s'installe dans nos contrées avec l'arrivée de nombreux sièges de multinationales. Cette immigration provoque une forte concurrence et installe une généralisation de l'anglais comme langue de travail.
La bataille est également rude sur  le front des activités ne demandant que peu de connaissances, car les autochtones sont en concurrence directe avec les demandeurs d'emploi de la communauté européenne, qui peuvent venir sans trop de difficultés. Même les agences officielles de l'emploi (ASSEDIC par exemple) des pays limitrophes proposent des emplois sur le territoire helvétique.

JobticMag : Comment l'expliquer selon vous ? Est-ce dû à des lacunes du système de formation suisse ?
Jean-Richard Bory : Notre système de reproduction des compétences par métiers fonctionne bien dans les secteurs dont la mutation n'est pas trop rapide (bâtiment, vente, etc).
L'administration, les nouvelles technologies, et tant d'autres secteurs  souffrent davantage car la mutation est rapide et sévère. Les employés de commerce, par exemple, trouvent difficilement des places comme apprentis car elles sont  rares. A l'autre extrémité de la formation de base, ceux qui disposent du CFC ne trouvent pas facilement de l'emploi. Les postes sont occupés aujourd'hui par des personnes issues du monde académique ou pour le moins, titulaires d'une maturité professionnelle.

JobticMag : Les jeunes sont-ils de plus en plus nombreux à faire appel à vos services ?
Jean-Richard Bory : Nous ne sommes pas les seuls sur la marché de l'insertion professionnelle mais oui, toujours plus de jeunes font appels à nos services, car il ne suffit pas de faire un CV et une bonne lettre de motivation, encore faut-il ajuster son offre à ses aspirations, à ses compétences et aux possibilités réelles du marché.

JobticMag : Concrètement, quelles sont les prestations (les "solutions") que vous leurs offrez ? Quelle est l'étendue de vos connexions sur le marché de l'emploi helvétique ?
Jean-Richard Bory : Nous offrons des entretiens de coaching pour l'établissement d'un projet concret, nous aidons les jeunes à se présenter au monde de l'entreprise. Nous avons également de nombreux cycles de formation dans plusieurs cantons.
Nous fonctionnons comme relais dans tous les cantons suisse pour des programmes nationaux, à l'exemple des programmes de relance (anticonjoncturels) tel que Stabilo (
www.stabilisation.ch). Il s'agit ici d'un programme d'aide à la formation continue, suite à une formation certifiante (AFP, CFC ou maturité professionnelle). Ce programme offre jusqu'à CHF 5000.- par formation. Des camps et des stages en entreprise sont également au programme.
L'étendue de notre connexion au marché de l'emploi se concrétise par la visite de plus de 18 000 entreprises, tant du côté alémanique que romand. Ces visites ont eu lieu avec des "networkers", à savoir aussi bien des collaborateurs directs de la fondation que des collaborations externes ou des sympathisants. Cette immense base de données, de contacts et notre connaissance du tissu industriel et administratif font de notre organisation un puissant relais entre les organismes d'accompagnement des demandeurs d'emploi et les entreprises.

JobticMag : Qu'entendez-vous par "cas complexes" et "solutions à long terme" (cf. site Internet) ? Pouvez-vous donner quelques exemples ?
Jean-Richard Bory : La Fondation Speranza intervient souvent lorsque les programme étatiques ou para-étatiques n'ont pas donnés les résultats attendus. Par exemple, les cours donnés aux jeunes peu scolarisés et souvent issus de l'immigration sont donnés par des professeurs ayant eux-mêmes traversé les mêmes difficultés.
La fondation a fortement insisté sur la mise en oeuvre de formations dites pratiques telles que les attestations fédérales professionnelles (AFP). Ces formations permettent aux jeunes les plus faibles scolairement d'avoir accès aux écoles et, plus tard, de faire un certificat de capacité dont la durée de formation sera réduite.
Nous mettons en place des programmes qui favorisent les stages, la prise de contact avec la vie de l'entreprise, au détriment de l'attente d'une hypothétique place de formation.
Propos recueillis par Ludovic Pillonel

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